Un oiseau vénéneux, ou plutôt toxique car il ne produit pas de venin à proprement parler, est un volatile qui utilise une ou plusieurs toxines pour se défendre de ses prédateurs naturels. Ces toxines peuvent provenir des glandes sudoripares, des glandes salivaires, de la peau ou même des plumes. Aucune espèce d'oiseau connue n'inocule de manière active du venin, ils ne sont donc pas venimeux, mais certains oiseaux sont connus pour être vénéneux au toucher ou par ingestion.
Quelles sont les espèces d'oiseaux vénéneux connues ?
Les premières espèces d'oiseaux vénéneux ont été découvertes en 1992 en Nouvelle-Guinée par l'ornithologue John Phillip Dumbacher. Il s'agit de plusieurs espèces du genre Pitohui, qui concentrent dans leur peau et leurs plumes une toxine similaire à la batrachotoxine, issue des insectes ou des végétaux dont ils se nourrissent. Cette toxine est également présente chez l'Ifrita de Kowald, un autre oiseau de Nouvelle-Guinée.
D'autres cas de toxicité ont été signalés chez des oiseaux aussi différents que la Colombine élégante, l'Oie-armée de Gambie, la Gélinotte huppée, la Paruline rouge ou la Caille des blés. Ces oiseaux peuvent causer des irritations cutanées, des nausées, des vomissements ou même la mort par ingestion.
Quelles sont les nouvelles espèces d'oiseaux vénéneux découvertes ?
Une équipe de chercheurs néo-zélandais a récemment identifié deux nouvelles espèces d'oiseaux vénéneux endémiques de Nouvelle-Zélande, le Méliphage carillonneur et le Méliphage tui. Ces oiseaux appartiennent à la famille des Méliphagidés, qui regroupe des oiseaux nectarivores et frugivores.
Les chercheurs ont analysé les plumes de ces oiseaux et ont détecté la présence de deux alcaloïdes, la karakinine et la karakoline. Ces substances sont probablement issues des plantes dont se nourrissent les oiseaux, notamment le karaka ( Corynocarpus laevigatus ), un arbre dont les fruits sont toxiques pour les humains et les mammifères.
Les chercheurs ont également testé l'effet de ces alcaloïdes sur des souris et ont observé qu'ils provoquaient une paralysie musculaire et respiratoire. Ils ont émis l'hypothèse que ces oiseaux utilisent ces toxines comme une stratégie de défense contre les prédateurs introduits par l'homme, tels que les rats, les chats ou les mustélidés.
Quelles sont les implications de cette découverte ?
Cette découverte est importante car elle montre que la Nouvelle-Zélande abrite une biodiversité unique et fragile, qui a évolué en l'absence de prédateurs naturels. Elle souligne également la nécessité de protéger ces espèces menacées par la destruction de leur habitat et par l'invasion d'espèces exotiques.
Les oiseaux vénéneux sont des animaux fascinants, qui ont développé des mécanismes de défense chimique pour survivre dans des environnements hostiles. Ils représentent une richesse écologique et scientifique, qu'il faut préserver et étudier. La découverte de deux nouvelles espèces d'oiseaux vénéneux en Nouvelle-Zélande est une preuve de la diversité et de l'adaptation de ces volatiles. Elle nous invite à mieux connaître et respecter ces créatures étonnantes.
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Animaux