Les plantes sont des êtres vivants qui réagissent à leur environnement et communiquent entre elles. Mais saviez-vous qu'elles peuvent aussi émettre des sons ? Des chercheurs israéliens ont découvert que les plantes stressées par la sécheresse ou par une blessure produisent des crissements ultrasoniques qui révèlent leur état de souffrance. Cette découverte pourrait avoir des implications pour le véganisme, l'agriculture et la compréhension du monde végétal.
Les plantes se défendent et communiquent
On savait déjà que les plantes pouvaient se défendre contre les agressions en libérant des composés chimiques malodorants ou en changeant de couleur ou de forme. On savait aussi qu'elles pouvaient communiquer entre elles par des signaux électriques ou chimiques. Par exemple, certaines plantes carnivores peuvent détecter la présence d'une proie grâce à des impulsions électriques. D'autres plantes peuvent avertir leurs voisines d'un danger en émettant des substances volatiles.
Mais les plantes peuvent-elles aussi faire du bruit ?
C'est ce qu'ont voulu savoir des chercheurs de l'Université de Tel Aviv, qui ont publié leur étude dans la revue Cell en avril 2023. Ils ont placé des microphones à proximité de plants de tomates et de tabac stressés par le manque d'eau ou par une coupure. Ils ont alors capté des crissements ultrasoniques émis par les plantes à environ 10 centimètres de distance. Ces sons se situaient dans une plage de fréquence de 20 à 100 kilohertz, inaudibles pour l'oreille humaine mais perceptibles par certains animaux.
Les plantes expriment leur détresse
Les chercheurs ont constaté que les plantes stressées émettaient plus de sons que les plantes saines, et que les sons variaient selon l'espèce et le type de stress. Ainsi, les plants de tomates assoiffés produisaient en moyenne 35 cris par heure, tandis que ceux dont on avait coupé une tige en produisaient 25. Les plants de tabac assoiffés émettaient 11 cris par heure, et ceux coupés 15. Les plantes intactes n'en émettaient qu'un par heure.
Les chercheurs ont également observé que les sons variaient selon le moment de la journée :
Les plants de tomates étaient plus bruyants entre 8 heures et midi et entre 16 heures et 19 heures. Ils ont aussi remarqué que les sons diminuaient au fur et à mesure que la plante se desséchait, comme si elle perdait sa capacité à réagir.
Pour interpréter ces sons, les chercheurs ont utilisé une méthode d'intelligence artificielle basée sur l'apprentissage automatique. Ils ont ainsi pu distinguer les sons liés au stress hydrique ou à la blessure, et identifier l'espèce de la plante avec une grande précision.
Les implications de cette découverte
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour comprendre le monde végétal et ses interactions avec les autres organismes. Les chercheurs se demandent si ces sons peuvent servir à attirer l'attention des animaux qui pourraient aider la plante à se reproduire ou à se protéger. Ils se demandent aussi si ces sons peuvent être perçus par d'autres plantes et influencer leur comportement.
Cette découverte pourrait aussi avoir des applications pratiques pour l'agriculture et le jardinage. En effet, il serait possible de surveiller l'état des cultures ou des plantes d'intérieur grâce à des capteurs acoustiques qui signaleraient leurs besoins.
Les plantes sont des êtres vivants qui ne sont pas muets. Ils peuvent émettre des sons ultrasoniques qui révèlent leur état de stress ou de souffrance. Ces sons peuvent avoir des fonctions écologiques ou évolutives, mais ils peuvent aussi servir à améliorer le bien-être des plantes et leur gestion. Cette découverte nous invite à porter un nouveau regard sur le monde végétal et à respecter ses besoins et ses droits.
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Plantes