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Afin de déterminer la disponibilité sexuelle des femelles girafes, les mâles doivent analyser leur urine pour y détecter des phéromones. Cependant, en raison de leur taille imposante, ils ne peuvent pas effectuer cette opération au sol. Par conséquent, les mâles doivent aller directement à la source et analyser l'urine des femelles dans leur bouche.
Les girafes ont une manière bien particulière de tester la réceptivité sexuelle de leurs partenaires, contrairement aux clichés romantiques, elles ne demandent ni restaurant chic, ni roses, ni discours flatteurs, en effet, les mâles encouragent les femelles à uriner directement dans leur bouche afin d'évaluer leur état œstral et de déterminer s'il est temps de s'accoupler.
Ces comportements étonnants sont expliqués dans un article scientifique paru le 19 janvier dernier dans la revue Animals, intitulé "Flehmen, ostéophagie et autres comportements des girafes (Giraffa giraffa angolensis) : Adaptation de l'organe voméronasal".
Les girafes, comme d'autres espèces à sabots, ont pour habitude de vérifier la réceptivité sexuelle des femelles en analysant leur urine, bien que cette étape initiale de l'accouplement puisse sembler surprenante, elle n'est pas unique aux girafes. En effet, d'autres animaux à sabots, tels que les chèvres et les antilopes, utilisent également cette méthode pour déterminer si les femelles sont en mesure de se reproduire.
La particularité des girafes réside dans le fait que les mâles ne peuvent pas analyser l'urine au sol, car leur taille les empêche d'y accéder facilement, en particulier par rapport aux femelles, par conséquent, les mâles doivent analyser l'urine directement à la source en encourageant les femelles à uriner en les reniflant et en les poussant, si la femelle accepte, elle adopte une posture stable en décalant sa patte arrière et son urine, à ce moment-là, le mâle recueille l'urine au niveau de l'organe génital de son partenaire avec l'aide de sa langue.
Après avoir recueilli l'urine de la femelle, le mâle de la girafe effectue des flehmens, qui consistent en une grimace où il retrousse ses lèvres et expose ses dents pour « inhaler » l'urine. Cette expression faciale est souvent utilisée par d'autres animaux comme les chevaux ou les ânes et permet d'exposer les papilles présentes sur son palais dur, les papilles s'ouvrent sur un canal naso-palatin menant à l'organe voméronasal, qui est responsable de l'évaluation des phéromones.
Selon une étude menée par Lynette Hart et Benjamin L. Hart, professeurs à la Davis School of Veterinary Medicine de l'Université de Californie (États-Unis), la miction prend environ cinq secondes, suivie d'au moins cinq secondes de flehmen. Si le mâle a détecté des phéromones, cela indique que la femelle est en période d'ovulation et prête à s'accoupler, en revanche, s'il ne détecte rien, il laisse la femelle tranquille et poursuit sa recherche de partenaire.
Trouver une partenaire sexuellement réceptive n'est pas facile pour les girafes, sur 150 approches de mâles observées, une seule a conduit à une relation sexuelle réussie. Selon Lynette Hart, professeure à l'Université de Californie, les mâles testent de nombreuses femelles pour ne pas manquer celle qui est en œstrus, c'est-à-dire en période de fertilité.
Comme la plupart des mammifères, les girafes s'accouplent par la copulation, l'acte est bref et ne dure que quelques secondes, le mâle montant sur la femelle, ensuite, si la girafe est fécondée, elle commencera une période de gestation d'environ 400 jours avant de donner naissance debout, permettant au girafon de se tenir sur ses quatre pattes dès la naissance.
Les observations de Lynette Hart et Benjamin L. Hart, effectuées dans le parc national d'Etosha en Namibie près d'un point d'eau durant la saison sèche, ne se limitent pas à la drague des girafes, les chercheurs ont également noté que des girafes ont passé de longues périodes à chercher et à mâcher des os, un comportement rarement observé chez ces animaux longilignes, appelé ostéophagie. Il s'agit de ronger des os pour augmenter l'apport en calcium et en phosphore chez les herbivores.
Les chercheurs ont constaté que des girafes ont montré des signes extérieurs de deuil après la mort d'un de leurs semblables. Les individus se sont rendus régulièrement auprès de la carcasse d'une girafe tuée par deux lions pour enquêter. Ce comportement s'est produit pendant quelques jours, suggérant que les girafes ont peut-être ritualisé la mort plus que la drague.
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Animaux